L'essence de Zalysha

Les ruines de Lordaeron . Zalysha traversa le pont-levis, apercevant au passages, les spectres des citoyens, flottant lascivement dans l'air. Elle s'arrêta dans la salle du trône et tendit l'oreille pour entendre le murmure sépulcral de Terenas. Des souvenirs traversèrent les méandres de son esprit pour venir la tourmenter. C'était trouble, imprécis, mais c'était là.

Le visage de Lewis lui revint en tête. Elle aurait aimé avoir du chagrin, regretter son époux, mais son coeur était désormais flétri. Le seul vestige qui lui restait de son mariage était une alliance, qui ne lui appartenait pas d'ailleurs . Lewis et ses incessants : " Dépêche toi un peu, les Maîtres n'aiment pas attendre tu le sais ! "
Elle se souvint de son passé de servante, et des humiliations récurrentes des nobles qu'elle servait. Des formules de politesse à prononcer, des objets ou mets à apporter le plus vite possible si l'on ne voulait pas être battue.

Elle s'extirpa de ses pensées un moment pour poser les yeux sur la tache de sang sur le sol. Mais au moment ou cette tache avait été faites, elle n'était déjà plus de ce monde. Zalysha sortit de la salle du trône, descendant le couloir pour arriver devant l'autel.

Une image vint à nouveau lui hanter l'esprit; C'est ici qu'elle avait décidé de son destin. A force d'être brimée et rabaissée sans cesse par la noblesse, et même parfois par ses semblables, elle avait nourrit une certaine haine envers les humains. Cette haine se généralisa à l'Alliance tout entière au fur et à mesure qu'elle voyait défiler ces personnages de la Haute
Société comme ils disaient . Ces gens là ne se souciaient pas des sous-fifres, de ces personnes qui les servent, qui leur donnent à manger, les lavent, les habillent, les écoutent dire "Oh combien Je suis magnifique, Je suis le meilleur, Je suis si unique ! " . Cette haine grandissait de jour en jours, de railleries en railleries, et un jour ce fut trop. Le dîner était servi, et Le roi Terenas parlait avec ses généraux et ses ambassadeurs de quelques organisations militaires n'ayans pu retarder l'avancée de la légion ardente. Zalysha ne put s'empêcher de rire à l'annonce de cette nouvelle. Une rire aussi méprisant que malsain . L'ambassadeur Lawrence se leva, s'avança vers elle, il la dévisagea et lui fini par lui demander ce qu'il se passait, pourquoi ce rire.

" Il est trop tard, le fléau arrive ! Vous perdez votre temps et votre peuple à vous battre contre la Horde! Vous ne vous souciez que de vous et de votre personne! Vous passez votre temps à manger et à festoyer alors que nos maris, nos frères et nos enfants meurent dehors! "

La haine de Zalysha monta en elle, de plus en plus fort, elle s'emporta au point de hurler sur l'ambassadeur. Celui-ci, plein de hargne, sortit sa dague de son fourreau mais n'eu pas le temps de s'en servir.. Zalysha s'en empara d'un geste vif et agile avant de lui planter dans la gorge.

La réprouvée sourit à la pensée de ce souvenir et s'assit sur l'autel. Certes sa mort ne fut pas aussi réjouissante. Les généraux entreprirent de la tuer sur le fait, mais il en fut finalement décidé autrement : elle souffrirait pour ce qu'elle avait fait, pour sa trahison, elle serait enterrée vivante. Elle se mis à parler toute seule en se dirigeant dans les catacombes de Fossoyeuse :

"Mais je n'avait pas tort, le fléau arriva et me réanima !"